Alors que j’accroche le Soleil, Jacques décroche la Lune (« Décrocheurs de Lune », c’est le slogan de sa société, l’Agence de Fab) ! Nous sommes tous deux membres du Réseau de l’Image Numérique, initiative de la CCIP 92, qui regroupe les professionnels des Hauts de Seine de notre secteur d’activité autour d’une charte «éco-citoyenne» dont la RSE (Responsabilité Sociale Environnementale) et le Développement Durable font partie.
Jacques, explique-nous ton approche du Développement Durable ?
Dans notre secteur, la révolution numérique a apporté d’énormes changements de mentalité et de méthodes de travail. Pour ma part, travaillant dans l’impression numérique, j’ai toujours été sensible à l’impact de notre activité sur l’environnement. En 2006, nous avons pris le taureau par les cornes, et pour mettre en application les théories, la technologie était au rendez-vous.
La route était-elle fleurie ?
Il a d’abord fallu convaincre l’équipe, même si chacun de nous, à titre personnel, y était déjà sensible. Nous avons ensuite « mis en ligne » le tout dans une démarche à la fois de production et commerciale.
Nos clients, au début, ont été curieux, mais maintenant ils sont demandeurs. Economiquement, il n’y a pas trop de différence, et si on considère le coût global d’une opération (montage, démontage, retraitement), il y a même de vraies économies. Cela devient un argument pour nos clients, en interne comme en externe, parce que leurs salariés et leurs propres clients sont sensibles aux bonnes pratiques qu’ils mettent en place.
Tu parlais technologie ?
Oui, ce sont des investissements lourds, de vraies décisions. Nous sommes fiers aujourd’hui d’avoir choisi la sublimation thermique. On imprime en Haute Définition sur un papier transfert. Le sandwich papier/tissu passe dans une calandreuse (à 180°), les encres à base aqueuse (sans solvant, -48% de C02) arrivent à un état gazeux (c’est la sublimation), les fibres du tissus s’ouvrent, l’encre se transfert DANS les fibres, en refroidissant les fibres se referment retenant l’encre solidifiée. Ce qui donne un rendu photographique HD allié à une grande résistance mécanique et temporel. L’ensemble de nos choix nous a permis de déposer une marque, le Textile Communicant®.
As-tu un exemple d’application ?
Les portiques magnétiques aux entrées des magasins, par exemple, sont d’excellents supports de communication, dont nos clients renouvellent le visuel régulièrement. Le tissu, trois fois plus léger qu’une bâche et plus compact que du carton, voyage dans une simple enveloppe. Le client installe le nouveau visuel, et nous renvoie l’ancien. Nous confions ces tissus à un atelier protégé qui confectionne divers objets. Les dernières chutes sont retraitées, rien ne se perd, le cycle est complet. Nous avons embauché une personne pour la mise en place de RecTex, filière de recyclage des textiles en collaboration avec le Domaine Emmanuel (ESAT).
Tu es mécène de mon exposition dont tu finances l’impression des numéros 0 et la scénographie, peux-tu donner les raisons de ton choix ?
Parce que je ne voulais pas t’avoir comme client ! (rires). Plus sérieusement ; l’œuvre artistique est exigeante, c’est un bon exercice pour démontrer notre savoir faire. Entre ton travail en haute définition, qui ne pardonne rien à la captation et le mien à la restitution, dans le principe, nous sublimons tout les deux (rires) !
Et sur les valeurs, les thèmes abordés, ta vision positive, l’esthétique… Tout cela nous parle. Nous sommes cohérents, d’ailleurs nous sommes également partenaires du Festival International de l’Image Environnementale en Arles (FIIE).
Merci Jacques !
Quelques informations supplémentaires sur L’Agence de Fab (20 salariés), ses engagements : Démarche RSE initiée en 2006, Imprim’Vert depuis 2008, Iso 14001 en cours, Bilan Carbone 2008 et certification ADEME, Partenaires des associations El Boun et Le Geste Environnemental, recyclage des bâches PVC par une participation active au programme Texyloop. 2010 : Mise en place de RecTex. Membre imminent de 1% pour la planète