Archives de catégorie : Réflexions

Guernica, puissance des symboles

Armoiries de la Biscaye au fronton de l’ancien parlement de Guernica. © NRDB

En Euskadi, sur la route d’un coin de paradis (je vous en parlerai un peu plus tard) se trouve Guernica, theatre du drame historique que l’on connaît. Mais le plus étonnant est que ce massacre, simple entraînement pour la légion condor, devait avoir une valeur de symbole en frappant le berceau de la plus ancienne démocratie européenne. Raté, les germaniques barbares ailés, venus prêter main forte à la dictature naissante, ont tout détruit et leurs âmes avec. Tout,  sauf précisément l’ancien parlement basque, symbole de démocratie et de respect de la liberté, et les zones industrielles de la ville…


 

Le parlement.©NRDB

Cet édifice, a ceci de particulier, il est adossé à une église et ne forme qu’un seul bâtiment. Les deux fonctions se rejoignent puisque encore aujourd’hui, pour toutes les décisions importantes, le parlement s’y réuni et signe les traités, à l’ombre du chêne séculaire juste à la porte, sous la bénédiction de l’église ; c’est sans doute ce qui a dévié la bêtise et la haine. Debout au milieu des ruines, la foi et le droit ;  le pays Basque était blessé mais l’âme n’était pas morte, braise sous les cendres.

 

 


Le 3° chêne, .©NRDB

Au milieu d’un parc arboré, le parlement se visite simplement, on y découvre le tronc du chêne précédent érigé en monument et des sculptures monumentales d’Henri Moore, le tout incite les passants à la méditation…

Le chêne agit comme un relais trans-générationnel, le bois du précédent a été  inclus dans une sculpture représentant cette icône et placé au dessus du siège du président de l’assemblée dans le nouveau parlement basque à Vitoria-Gasteiz.

 

 

 

 


 

Replanté en 1997, les seigneurs de Biscaye, les rois de Castille et d’Espagne puis les lehendakariak (présidents) de la Communauté autonome du Pays basque, y ont prêté serment lors de leur prise de fonction, c’est émouvant de penser que ce lieu reste vivant depuis tant de siècle .

Le Chêne actuel
Formule protocolaire pour prêter serment :
« Humilié devant Dieu
debout sur la terre basque
sous l’arbre de Guernica
devant vous
représentants du peuple
en souvenir des ancêtres
je jure d’accomplir fidèlement ma mission »

 


La salle de l’ancien parlement. ©NRDB


Henri Moore. ©NRDB

Après les champs, la rue…

Le stand, © NRDB

Ce Samedi 12 juin, j’étais invité à participer à la 25° édition de l’exposition « Les Artistes dans la rue » organisée par l’Association des Anciens Elèves Diplômés de l’Ecole des Beaux Arts de Versailles. Sur la place Notre Dame, du carré à la marée au carré aux herbes, une centaine de stands accueillaient des artistes ; peintres, sculpteurs, plasticiens et photographes. « Le Végétal sublimé » prenait place dans le carré aux herbes, heureux présage. Jardin très arrosé lors de l’installation, l’astre royal a daigné nous réchauffer par la suite, drainant ainsi les nombreux amateurs d’art de la ville et même de plus loin.

A la question du « comment », j’ai souvent indiqué que la réponse était dans l’image puisque ce sont de « vraies » photos, qu’il n’y a aucun trucage, « simplement » une mise en lumières élaborée au service du « pourquoi » ; capture de l’instant magique.
Il y a ceux qui passent, sont accrochés par une image, rentrent, observent, s’étonnent, apprécient et finissent par me demander : « mais est-ce une peinture ? ».  Je les éclaire, mais comme cela s’est reproduit de nombreuses fois j’en suis arrivé à la conclusion suivante : Le public vient voir principalement des modes d’expression artistique « traditionnels », d’une certaine façon leur esprit ouvert est donc conditionné. Les grands formats associés au rendu très particulier de la sublimation thermique sur un tissu très fin jette un trouble, accentué par la mise en image des sujets choisis qui finit de les dérouter. C’est l’émotion.

Partenariat Agence de Fab, ©NRDB

Cela à donné lieu à des échanges très intéressant et a conforté ma théorie des différents niveaux sémiologique selon laquelle ; 1° physiologiquement, l’image doit être esthétiquement forte pour attraper le regard, 2° Elle doit être chargée de sens, avec plus ou moins de profondeur, pour garder l’attention, 3° L’œil et le cortex lisent, dans un mouvement de va et vient du point n°1 au n°2, et découvrent peu à peu l’image, 4°  le cerveau décode, apporte ses réponses selon sa sensibilité et sa culture, refuse ou accepte…

Je ne cherche surtout pas à imiter la peinture que je respecte trop, en revanche j’ai poussé la réflexion et ma pratique à un point tel que le résultat, qui parfois touche l’abstraction,  en est déroutant.

Partenariat CANON, ©NRDB

Il en a d’autres qui viennent et reviennent, amènent des amis, préfèrent telle ou telle image, affirment leurs choix, débattent, c’était beaucoup de plaisir.

Et puis les enfants… particulièrement un groupe de quatre ou cinq  jeunes filles, 6 à 9 ans probablement, accompagnées des « Y faut pas toucher! » parentaux, à qui j’ai fait les honneurs de mon dossiers. Ribambelles de têtes blondes, sourires lumineux, grands yeux brillants, bonnes remarques pertinentes et spontanées. Un bonheur, rien que pour elles ça valait le coup d’être là.

Cerise sur l’expo, quand en fin d’après midi Mercédés Chamba, Présidente de L’Association des Elèves et des Anciens Diplomés de l’Ecole des Beaux Arts de Versailles, m’annonce que j’ai gagné le prix « ArtContemporain.com« .

C’était vraiment une belle journée. Merci à tous.

Merci au public. ©NRDB

A QUOI L’ART SERT ?

Pont Zubizuri, Bilbao. ©NRDB

Pour ceux qui se poseraient encore la question, j’en ai eu une interprétation dernièrement en visitant Bilbao qui a utilisé l’Art  sous toutes ses formes comme levier pour une révolution économique. A l’occasion d’un voyage de découverte organisé par HelmsBricoe, nous étions reçus par Kepa Olabarrieta, Directeur de Bilbao Convention Bureau. Je vous laisse avec lui quelques instant, mais sachez que j’ai adoré cette ville et ses environs, j’y ai découvert quelques pépites , je vous en reparlerai.

K. Olabarrieta. ©NRDB
– Kepa Olaberietta quel est l’origine de la transformation de Bilbao ?
Dans les années 80 alors que l’économie traditionnelle (métallurgie, chantiers maritimes) était en crise, délaissant de grands espaces au cœur de l’actuelle Bilbao, les autorités ont décidé une révolution économique sans précédent. Il s’agissait  d’élargir le champ des ressources, le choix s’est porté vers le tourisme, notamment vers le tourisme d’affaires et les loisirs.
– Quels principes ont présidé à cette transformation ?
Une ouverture vers la culture encore plus large. Bilbao et sa région ont toujours eu une culture puissante révélée par les architectures de toutes époques, selon les quartiers, et les sculptures classiques que l’on croise dans la rue, mais trop souvent sur piédestal donc inaccessibles. Bilbao s’était constituée autour d’un pôle industriel devenu friches. Il fallait les transformer  en centres d’affaires et d’habitations  accueillant des activités sportives contemporaines (fitness, etc…), et en pôle culturel dont le Musée Guggenheim depuis 1997 est le pivot.
Bilbao, Les Ménines de Manolo Valdés sorties d'un tableau de Velazquez ©NRDB
– Depuis quand ?
Les premières transformations ont démarrées en 1986, ce n’est qu’en 1991 que la population en a vu les premiers résultats et eu une idée plus précise de la réalité des projets. Au doute a succédé une forte adhésion.
Musée Gueggenheim. ©NRDB
– Après 25 ans, soit une génération, quels sont les sentiments de la population ?
Nous passions d’une ère d’industrie lourde à celle du tourisme et des loisirs. La culture accessible au quotidien, de nombreuses sculptures d’art contemporain dans la rue à portée de mains des passants, des bâtiments rénovés et de nouveaux projets réalisées par des architectes de renommée internationale, du plus profond avec le métro par Norman Foster, aux cimes avec les tours par Arata Izosaki construites sur d’anciens magasins généraux face au pont Zubizuri par Santiago Calatrava et les exemples sont encore nombreux.
– Autant d’œuvres  d’art dans les rues et dans l’âme des bâtiments, Bilbao voudrait-elle devenir la Florence du 21° siècle ?
Ce n’est pas une volonté, mais une démarche simple et naturelle dont il résulte aujourd’hui un sentiment de fierté des habitants pour leur ville, d’autant que nombre d’entre elles ont été achetées par la ville. Par l’ouverture d’esprit que suscite la confrontation avec l’art les citoyens se les sont littéralement appropriés.

Musée Gueggenheim, "Maman" de Louise Bourgeois. ©NRDB

Inspiration à quatre maîtres

Lorsque l’on me demande qui sont mes photographes préférés, … je suis bien ennuyé pour répondre.
En effet, par nature, je ne suis pas «Fan de ». J’aime certaines créations de certains artistes, mais n’ayant pas la connaissance de toutes leurs œuvres et personnalités, il m’est impossible d’en préférer un plus qu’un autre.

En revanche, j’ai eu quatre maîtres, Paul Goirand, Viktor Polson, Arnaud de Wildenberg et Laurent Brémaud. Nous avons échangé, travaillé ensemble. Je peux  trouver mes racines dans leurs démarches respectives.
Des deux premiers, j’ai appris la maîtrise de la lumière en studio et la rigueur d’une production, du troisième la créativité en toutes circonstances à l’extérieur, la maîtrise du cadrage, la réflexion avant l’action, et du quatrième le passage à l’ère numérique.

Bien qu’ayant été parmi les pionniers à utiliser ces nouveaux outils sur des projets très lourds, Laurent a réussi à maîtriser très tôt l’ensemble de la chaîne graphique à un très haut niveau de qualité et sur le long terme. Ses avis me sont précieux, il allie la passion de la technique à l’organisation au service de la création, la sienne et celle des autres.

Une fois l’outil maîtrisé, je trouve l’inspiration dans la littérature, la grande et la petite, dans l’actualité et dans toutes choses qui font sens et que je me fais un plaisir de traduire en images.
Par exemple, j’ai été très impressionné par le voyage de Sonia et Alexandre Poussin. La relation de leurs voyages à travers l’Afrique, à pied, en s’en remettant au hasard des rencontres est une approche de l’autre révolutionnaire (dans le contexte africain tel qu’il est perçu par les Européens), et pourtant tellement traditionnellement simple et naturel.

Ils ont fait confiance à un continent.
Nous en ressortons riches d’humanité.
De l’ensemble de tout ce que j’ai perçu dans ces lignes sortira peut-être une image.
Le temps de la maturation…

Petit nuage…

Voilà, c’est fait !

Flash back.
Mercredi 8h : les derniers préparatifs, principalement les petites choses qui font la différence, les cartels, des indications de prix, l’explication des apports des partenaires, etc… Le clavier chauffe…
Le book ayant été ré-imprimé spécialement, il est nickel. tout va bien.
Finalement, arrivée sur zone à 15h15, déchargement et mise en place. Tous les éléments se montent, chaque partenaire joue sa partition, zen tout va bien.
Quel beau lutrin L’Agence de Fab a réalisé ! Mais… OU est le book ? Horreur ! OUBLIE ! 16h30, plus que 2 heures. Welcome to StressLand. Livraison d’urgence par des amis qui avancent leur venue… Ouf !

18h30 . Tout est prêt. Bonheur. Voir ses images en grand, les unes à côtés des autres, superbement éclairées, dans un lieu d’exception, c’est magnifique. Enfin je peux voir le fruit de ma réflexion, l’application de mes théories.

Et puis vous, le regard de l’autre, vous qui me re-donnez avec vos sensibilités ce que j’ai mis dans ces images et ce que vous y trouvez. Vos remarques me font progresser c’est extra. Le regard triangulaire, je vois un sujet, je crée une image et l’imprime. L’autre la regarde, il y voit quelque chose de différent mais il l’aime. Pourtant nous voyons et aimons la même chose, mais pour des raisons différentes. Etonnant.

Je développerai plus tard, je voudrais remercier particulièrement l’équipe du Bar de l’Escadrille, qui s’est montrée accueillante et compréhensive à l’égard d’un artiste qui a mis tout sans dessus dessous, mes partenaires qui ont œuvré sublimement à la création et la scénographie de l’expo pour un résultat parfait ; sans oublier nos quelques 150 invités avec lesquels nous avons eu le plaisir d’échanger.

Demain, la suite en image…..

Et pour ceux qui regretteraient de n’être venu  ou ceux qui voudraient  les revoir, j’expose à Versailles le 12 juin…

H – …

Ce soir, c’est le grand soir, celui de mon exposition au Fouquet’s, dont je vous parle ici et ailleurs depuis un mois !
Je suis en plein dans l’excitation, l’effervescence des derniers moments. S’occuper l’esprit, ne pas laisser place au doute (« et si… », je vous laisse imaginer !). Se concentrer. Vérifier, re-vérifier…

Dans quelques heures, j’espère avoir le plaisir de vous compter parmi mes invités. Je m’en réjouis par avance. J’espère que mes images susciteront « quelque chose » en vous…

Le photographe connaît l’émotion des instants : celui de la capture de l’image, celui où elle se révèle parmi les autres au moment de la sélection puis du développement, celui où elle sort de l’imprimante.
Et enfin, celui de la confrontation au  regard de l’autre. Et le plaisir du partage, de l’échange quand le spectateur  la découvre pour la première fois.

Ce moment-là, j’espère le vivre de multiples fois ce soir, en vous regardant regarder…

Et comme trois heures sont trop courtes, vous pourrez voir l’expo sur le net à 18h30 😉

Combien ça coûte ?

Avez-vous une idée du coût d’un tirage d’art ? J’ai déjà entendu : « Ce n’est quand même qu’une fraction de seconde et un bout de papier, je pourrais faire la même chose… »  Alors permettez-moi de vous éclairer.
Comme pour toutes choses, il entre dans la fabrication des images différents éléments palpables que l’on peut évaluer… et l’impalpable.

  • Les outils : c’est le choix personnel de chaque artiste. Le mien est d’utiliser les meilleurs outils, l’ensemble de ma chaîne graphique est au top, en permanence mise à jour. La formation du bonhomme également. C’est primordial pour en tirer le maximum.
  • Les fournitures : comme Jacques Setbon et Didier Séjourné l’ont évoqué, les supports et techniques d’impressions sont issus de recherches très poussées, pour obtenir des rendus haut de gamme.
  • Le TEMPS : de la recherche, de l’idée, de l’écriture, de la maturation, de la mise en forme, de la création, de la production, de la post-production, du tirage des premières épreuves, des n°0, de la rencontre de l’autre puis du public. Cela ne se fait pas en un jour.
  • La CONSTANCE : faire une bonne image est une chose. Travailler un thème, l’épuiser, en sortir le sens et le sel, c’est un parcours, une vie.
  • La mise en œuvre : l’exposition du 25 mai, alors que les images existent, représente 60 jours de travail ; organisation, contacts, communication, conception de la scénographie, production des tirages grand format etc… Sans ce travail l’œuvre ne vit ni n’existe.
  • Le fil rouge : qui est au tout début et doit se retrouver à la fin ; la démarche artistique. Simplement 30 ans de métier, d’expériences, de réflexions. Savoir si ma vision est partagée, seul le public peut le dire…
  • L’impalpable : c’est l’émotion que vous ressentirez à la vue d’une image, celle qui se gravera dans votre mémoire, vous ne pourrez plus vivre sans :-)… Ou alors il ne se passera rien :-(. Hasard des sensibilités, diversité des personnalités.
  • Tirage limités : toutes les images présentées sont tirées en 25 exemplaires, maximum, tous formats et supports confondus, numérotés de 1 à 25, signés avec certificat d’authenticité. Plus cinq n°0, épreuves d’artiste, constituant l’exposition que vous voyez.
  • Les formats : de base ; 100×150, A1(60×80), A2 (40×60). Ils varient en fonction des images et peuvent être personnalisés légèrement.
  • Les supports : mardi, seront présentées des images imprimées par sublimation sur tissu et en jet d’encre sur papiers Beaux Arts  Canon ou Hahnemülhe. L’apport émotionnel changeant en fonction du support, certaines images peuvent être réalisées sur bois, verre ou aluminium, à la demande.
  • Unicité : support, format, personnalisation sont autant de variables rendant unique chaque tirage.

Voilà la somme de travail qui rentre en compte dans le prix d’une œuvre et qui permet à l’artiste de continuer à vous chatouiller les pupilles.

Encourager l’artiste : me doutant bien que 25 élus frustreraient la multitude ;-), je propose des cartes deux volets, cartes simples et signets. Leur concept est de focaliser l’attention sur un détail tout en ayant une vue d’ensemble. Cela permet de partager avec l’artiste le plaisir de l’émotion, d’en garder le souvenir. Pour quelques euros vous le soutenez dans sa démarche. Attention, ces cartes ne sont disponibles que lors de l’exposition, en tirages aléatoires restreints sans garantie de ré-édition. Un livre est en cours de création mais pour ceux qui préfèrent le web, il y a toujours ce blog et le site www.nrdb.net qui ré-ouvrira le 25 à 18h30…

Si Dieu était photographe…

 

Soudure sous vide par faisceau d’électrons d'un réservoir de carburant pour satellite. (titane)

France Inter, La tête au carré, le 10 mai 2010. Mathieu Vidard reçoit Serge Brunier.

« Nous apprenons que l’Europe s’apprête à construire au Chili le plus grand télescope du monde, l’EELT, disposant d’une lentille de 40 mètres de diamètre (NDLR : soit deux fois environ la longueur du Bar de l’Escadrille au Fouquet’s !) dans le but de pouvoir nous rapprocher de l’image du Big Bang et tenter une explication de la création de notre univers ».

Hypothèse : Et si le Big Bang n’était qu’un grand flash ? Avec un télescope plus puissant encore pourrions-nous alors apercevoir le visage du créateur derrière le flash ? Dieu serait donc photographe !
L’inverse n’est pas forcément vrai….
Brève de comptoir 😉

Espace temps : En revanche, question espace-temps, a-t-on conscience de ce qui se passe dans l’appareil lors d’un déclenchement ?  Prenons le 250ème de seconde avec un flash.

  • Instant T moins x : demi-pression sur le déclencheur, analyse de la lumière, mise au point, retour de l’information de distance, prise en compte de cette dernière pour le calcul de la lumière, prise en compte de ces informations pour le calcul théorique de la puissance de l’éclair.  Choix : vitesse, diaphragme, sensibilité, incidence du flash… par l’opérateur en fonction du résultat escompté. Prêt ?
  • Instant T :  pression sur le déclencheur, lever du miroir, ouverture du premier rideau,  correction des réglages en fonction de la réalité lumineuse du sujet, déclenchement du flash, modération de sa puissance en fonction du sujet, « impression » des différentes couches RVB des 21 millions de pixels du capteurs avec un décalage temporel, début de transmission des informations à la mémoire tampon, fermeture du deuxième rideau, descente du miroir. Fin. 1/10ème de seconde plus tard, 28,4Mo d’informations sont stockées sur la carte mémoire.
  • Instant T + 1/250 ème de seconde :  appareil prêt pour l’image suivante.

C’était pour la technique, reste la création… C’est une autre histoire.

Le sel…

Brainflower, détail

Il en va des images comme des mots. Certains sont précis, monosémiques, d’autres ont plusieurs sens, polysémiques. Les mots ne sont-ils pas des groupes d’images faisant sens ? La mécanique de lecture d’une image est très précise et fait appel à ces mélanges de sentiments qui nous constituent. C’est cette alchimie qui, instinctivement, nous fera réagir ou non à une image. La culture est le fond du creuset, puis nos propres histoires, la vie se charge de mélanger et nous voilà dans nos individualités face à l’image.

La couleur, le graphisme, la composition, les zones de netteté…, doivent d’abord capturer le regard, fixer l’attention, ouvrir l’esprit. Alors la nature des éléments représentés vont faire sens entre eux et impacter le cortex directement sans traduction, c’est l’Emotion. Le cerveau décode cette émotion en cherchant dans sa base de données toutes les traductions, tous les possibles. Il propose un sens qui déterminera une attitude, une action. C’est ce travail « reflex » qui fait la puissance de l’image et rend son empreinte durable.  A l’inverse du mot qui aura besoin d’une traduction pour arriver à l’émotion.

Plus une image sera chargée d’informations, plus elle fera sens, plus sa lecture sera complexe sans pour autant interdire le plaisir du premier degré puis des suivants au fur et à mesure de l’observation. C’est tout le sel d’une bonne image, elle nous attrape, force la contemplation puis par son questionnement nous amène à la méditation.