Il en va des images comme des mots. Certains sont précis, monosémiques, d’autres ont plusieurs sens, polysémiques. Les mots ne sont-ils pas des groupes d’images faisant sens ? La mécanique de lecture d’une image est très précise et fait appel à ces mélanges de sentiments qui nous constituent. C’est cette alchimie qui, instinctivement, nous fera réagir ou non à une image. La culture est le fond du creuset, puis nos propres histoires, la vie se charge de mélanger et nous voilà dans nos individualités face à l’image.
La couleur, le graphisme, la composition, les zones de netteté…, doivent d’abord capturer le regard, fixer l’attention, ouvrir l’esprit. Alors la nature des éléments représentés vont faire sens entre eux et impacter le cortex directement sans traduction, c’est l’Emotion. Le cerveau décode cette émotion en cherchant dans sa base de données toutes les traductions, tous les possibles. Il propose un sens qui déterminera une attitude, une action. C’est ce travail « reflex » qui fait la puissance de l’image et rend son empreinte durable. A l’inverse du mot qui aura besoin d’une traduction pour arriver à l’émotion.
Plus une image sera chargée d’informations, plus elle fera sens, plus sa lecture sera complexe sans pour autant interdire le plaisir du premier degré puis des suivants au fur et à mesure de l’observation. C’est tout le sel d’une bonne image, elle nous attrape, force la contemplation puis par son questionnement nous amène à la méditation.